vendredi 12 octobre 2007

Essai expérimental sur la pauvreté (première partie)


Je m'étais dit que jamais je ne donnerais dans le journal intime, comme le font beaucoup de blogueurs, mais bon, quitte à l'écrire sur une feuille de papier destinée à moi seul, je prends le temps de partager ce que 20% de la population (les pauvres) n'a peut-être les moyens, ou les capacités d'écrire.

J'ai atteint le bout du rouleau, cette semaine. Abraham Maslow aurait bien aimé m'entendre lui donner encore une fois raison. Pour ceux qui ne le connaissaient pas, voici ce qu'en dit Wikipedia.

"Au cours de sa carrière, Maslow s'est intéressé principalement aux motivations/accomplissement de soi) et aux états de plénitude (expériences paroxystiques), ainsi qu'aux fondements de la santé psychique. « supérieures » de l'homme dans sa hiérarchie (l'

Sa hiérarchie des besoins signifie que l'homme n'atteint le plein développement de son psychisme que s'il est satisfait sur tous les plans : physiologie, sécurité, amour (appartenance), estime (reconnaissance) et accomplissement de soi (créativité)

Cette hiérarchie est représentée sous la forme d'une pyramide qui, de la base au sommet, distingue cinq niveaux de besoins :

  1. À la base, les besoins physiologiques (tels que la faim, la soif) ;
  2. Ensuite, les besoins de sécurité et de protection (tels que le désir d'un toit ou d'une bonne assurance) ;
  3. Puis viennent les besoins d'appartenance, besoins sociaux qui reflètent la volonté de faire partie d'une famille, d'un groupe, d'une tribu ;
  4. Ensuite arrivent les besoins d'estime de soi (qui permettent de se regarder dans le miroir le matin) ;
  5. Enfin, apparaissent au sommet de la hiérarchie, les besoins d'auto-accomplissement (qui renvoient au désir de se réaliser soi-même à travers une œuvre, un engagement).

Maslow estime que les besoins élémentaires (physiologiques et de sécurité) étant satisfaits, l'entreprise doit permettre à ses employés de satisfaire les autres besoins d'ordre supérieur de façon à alimenter sans cesse les motivations. Un besoin d'ordre supérieur ne peut être satisfait que si les précédents le sont."

Il est très intéressant dans mon cas, de constater la véracité incontestable de sa théorie en ce qui me concerne. D'abord, je dois me situer de façon générale dans la pyramide. C'est un bel exercice de nudité de l'âme, mais bon, qu'ai-je à perdre?

En temps normal, et c'est sans me vanter, je passe le plus clair de mon temps au 5è niveau. C'est à dire que, dès que mes besoins essentiels du premier niveau sont comblés, je n'ai aucun problème à enjamber les autres niveaux pour me retrouver immédiatement au 5è. Pourquoi?

-Quand mon loyer est payé, que mes comptes sont payés, et que j'ai un minimum de bouffe sur la table, je me sens totalement en sécurité (niveau 2). Je n'ai pas peur des terroristes, des bandits, du cancer, de la C difficile, de mon ombre, ou toute autre connerie montée en épingle par les médias.

-Si j'ai les moyens et l'envie de sortir de chez-nous, je suis une personne humaine et de bonne compagnie. Alors je n'ai pas de problème à me faire aimer; je me suis constitué une bonne banque de gens que j'aime et qui m'aiment en 34 ans d'existence (niveau 3). C'est d'ailleurs grâce à cela que j'ai pu passer au travers des chutes en niveau 1 (perte de job, précarité temporaire, etc.)

-Je n'ai aucun problème à me regarder dans le mirroir. Autant physiquement que pour le reste, j'aime ce que je vois: j'ai absolument tout (mis à part un teint foncé dans un monde caucasien) pour réussir et je m'en sers généralement bien(niveau 4).

Je suis donc, en temps normal, au dernier étage de la pyramide (niveau 5). C'est sans prétention. Mais c'est d'ailleurs là que ça se corse. Comme dans un jeu "échelle et serpents", au niveau 5 plus qu'ailleurs, quand ça chie, ça peut chier solide.

Le besoin d'auto-accomplissement du niveau 5 est un monstre. Ayant conscience de ce que l'on vaut, ayant conscience de ce que l'on est, on devient mû par le besoin de cohérence dans ce qu'on fait. Et plus on demeure de longues périodes au 5è niveau, moins on peut déroger à ses règles. De plus, on peut facilement faire face à des situations qui nous ramènent aux niveaux inférieurs, puisque la cohérence peut-être très peu payante dans notre société.

Cette fois-ci, j'ai pogné le gros Christ de serpent, comme dirait le Maire de Saguenay.. Mais c'est une longue histoire.

(à suivre. Le texte est déjà écrit, je vous laisse ruminer hehe)

5 commentaires:

Renart Léveillé a dit...

Je suis tout à fait conscient de ce que tu racontes, mais je ne crois pas que cela peut tout expliquer.

Tu me connais bien et je pense que moi aussi je passe la majeure partie de mon temps en haut (5e niveau) et ça ne m'a pas empêché de tomber très bas voilà deux jours. C'est le passé qui m'a fait ça...

Jimmy St-Gelais a dit...

Oh, Éric, une erreur dans mon dernier commentaire. Voici la correction. Merci!

J'ai déjà vu cette pyramide en cours de psychologie. Les besoins primaires et l'acception précèdent l'estime de soi, évidemment.

Pour ma part, je suis assez souvent au niveau 5 depuis quelques années. Mais parfois, évidemment, les coups durs de la vie me font descendre aux niveaux inférieurs. Cependant, généralement, ma vie actuellement se passe assez bien.

françois a dit...

Salut Éric, les boys,

Ça part gros, c'te texte.
Le but est-il d'expliquer et de discuter de la pyramide, ou de ta propre expérience vue dans le contexte de celle-ci?

La réponse devrait déterminer mon intérêt pour la suite...

Eric Bondo a dit...

Le but est d'expliquer la pyramide, en prenant deux exemples. Le mien, c'est à dire personne pleine de ressources, et celui, par exemple, de la majeure partie des gens pauvres, qui ne bénéficie pas de 10% de mes ressources.

Il s'agit de mettre en perspective la question de la pauvreté, puisque l'argumentaire des anti-pauvres repose sur un seul élément : la motivation et/ou son absence.

Sur ce terrain, jamais un seul détracteur de l'aide sociale n'a pu même trouver un seul argument pour démontrer le contraire de ce que Maslow a affirmé. Il y a anguille sous roche, et j'ai bien l'intention de la déloger, dépecer, et cuire dans la poële avec du beurre, puis de vous la servir dans une belle assiette pleine d'humour et d'autodérision!

Mais bon, comme depuis hier, pour faire suite à mon texte, je me suis trouvé 3 jobs, je n'ai pas eu le temps de publier ma deuxième partie. J'y travaille.

françois a dit...

Ok. Tu m'as eu.
J'vais lire la suite, c'est sûr.