dimanche 19 août 2007

Le lobby des morts





























J'ai la berlue. Le corporatisme vient d'accoucher (du moins c'est la première fois où j'entends parler d'un tel truc) de son dernier lobby: L'Association pour la défense des droits des défunts et leur famille du Cimetière Notre Dame des neiges.

QUOI?!? Qu'est-ce que c'est que cette merde? C'est quoi cet australopithéquisme douteux? On a de la misère à respecter les droits des vivants, et il faudrait en plus qu'on accorde des droits aux MORTS?!?!

C'est sûr que si c'était l'association des familles de défunts seulement, on rirait d'eux comme c'est pas possible. Nous sommes tous des familles de défunts. L'humanité entière a des morts dans sa famille.

Que l'on soit Chrétien ou Athée, les morts ne semblent pas souffir de ce qui se passe ici. Le gazon pousse tout croche? Et puis, le lock-out ne durera pas 5 ans. Vous êtes insatisfaits du Cimetière? Louez une pelle mécanique et déménagez la motte de terre. Mais cessez le drame humain; on parle ici de morts. Peu importe le respect qu'on puisse avoir envers nos ancêtres, il n'existe pas de Conseil des services essentiels... pour les défunts. Et c'est bien comme ça. Les morts Chrétiens sont soit au Ciel, au Purgatoire ou au Paradis, les morts athées sont sombrés dans l'oubli éternel. Partout, sauf dans le sol du Cimetière. Sinon, j'ai des petites nouvelles pour les familles de défunts. Il paraît qu'il y a de la vermine dans le sol du Cimetière, et que vos aieuls se font manger petit à petit dès le moment ou la terre recouvre leur tombe. Avez-vous déjà vu quelqu'un mettre des boule à mites dans un cercueil pour autant? Non.

Une chose est sûre, c'est que les morts, eux, se contrefichent des caprices de leur descendance un peu trop zélée. Encore plus de la mauvaise herbe qui pousse sur leur tombe. Sinon, on ne compterait plus les histoires de revenants depuis le début du Lock Out. Le cimetière NDN est même tellement gros qu'on aurait besoin d'une armée de Ghostbusters pour éviter le pire.

Vous voulez savoir ce qu'il faudrait faire lorsque les droits des morts sont menacés? Eh bien, demandons leur avis. Et s'il ne répondent rien, alors comme on dit à l'Assemblée Nationale, il y a consentement. Si par contre il y a des personnes qui capotent trop sur leur gazon (même quand il n'y a pas de morts dessous), à défaut de se faire soigner pour obsession-compulsion, j'utiliserai, dans le même ton que Céline Dion lorsqu'elle s'est attaquée à Georges Bush lors de l'ouragan Katrina :

"TAKE A WEED EATER!" (sur l'air de "take a Kayak")


Pendant ce temps, il y en a qui critiquent les vivants qui revendiquent -maladroitement, peut-être mais tout de même- leurs droits.

Drôle de monde, vous ne trouvez pas?

Pensée du jour.

Si on avait vraiment voulu aider à la reconstruction de l'Afghanistan et faire la guerre au terrorisme, c'est aux États Unis que notre armée aurait dû intervenir...

samedi 18 août 2007

Réponse à Pierre Légaré sur l'altermondialisme!


Très cher Pierre,

après avoir lu ton épître aux Altermondialistes, ce matin, je trouvais la forme très agréable à lire, mais j'ai eu comme un moment de déception. Surtout de voir que ça allait faire des vagues dans notre petit monde. Déjà, Pat Lagacé s'en emparait, histoire de faire du pouce lui aussi sur les déboires du petit monde militant.

Je l'ai relu, puis relu, puis j'ai arrêté, parce que j'étais trop déçu. Déçu de voir que Légaré, celui à qui on penserait ne pas pouvoir en passer une, s'est laissé embarquer comme un pee-wee dans ce que Falardeau appellerait la "marde" médiatique. J'en suis sidéré. Bon, pas tant que ça, comment pouvais-tu savoir? Le monde "militant" est peut-être dans le champ sur la forme, mais dans le fond, pour le peu de gens qui se lèvent le derrière pour dire non à l'inacceptable, ils ne méritaient pas ça. Pas à cause des "casseurs", qui composent une infîme partie des manifestants. Les humoristes ne sont pas tous vulgaires à cause de Mike Ward.

Dans toutes ces organisations, pour être vus des médias, qui cherchent l'événement choc, avec la phrase qui tue, bref ce genre de chose, il semblerait que seuls ceux qui donnent dans la violence et le brassage de clôture ont droit à leur 30 secondes de gloire. J'ai connu plein de jeunes à lunettes que tu sors d'un bar juste en leur montrant la porte qui sont allés au sommet de Québec. Est-ce à eux qu'on a accordé 75% des topos? Non.

Penses tu vraiment que, à part un soir de brosse où les Canadiens gagnent la coupe Stanley, que des milliers de jeunes partent manifester contre une importante perte de la souveraineté politique, économique et militaire de notre pays avec l'intention de tout péter et de perdre la face devant ceux qu'ils veulent convaincre? Gandhi n'aurait même pas droit à 30 secondes aux nouvelles aujourd'hui. Combien de Québécois ont le temps d'aller marcher des jours durant jusqu'à la mer. C'est ta génération, dans les années 60-70, qui l'a fait. La nôtre s'est fait dire par la suite que ça ne servait à rien.

Il n'y a plus de place à la une pour des Luther King ou Gandhi; dans le temps c'était eux qui passaient aux nouvelles, aujourd'hui, on les insère entre deux topos sur nos stars du sport et de la cul-ture. Ils ne sont pas "pop". Qui, de ma génération, d'après toi, a envie de mourir en vain pour s'être fait aller la yeule un peu trop fort sur un sujet délicat pour l'élite? Les cas Lennon, Gandhi et Luther King ont refroidi les ardeurs révolutionnaires de ta génération, dont nous sommes issus, je te ferais remarquer. Ah, pour être contre la violence, ça on l'est, du moins, celle de ceux d'entre nous qui s'insurgent au point de répliquer, j'insiste sur ce mot, répliquer à la violence qu'on fait subir à nos pauvres, et aux autres pauvres, ou noirs, ou femmes, du monde entier. Moi, je peux être en tabarn... et m'en tenir à ça. Pour les autres, je n'ai qu'à regarder l'état du monde pour croire que la violence n'est pas quelque chose qu'on peut contrôler à sa guise, surtout lorsque celui en face est prêt, lui, à te sauter à la gorge.



Soit dit en passant, cher Pierre, 30 ans après Luther King on a pu constater lors de l'ouragan Katrina, à la Nouvelle Orléans, que le sort des noirs avait énormément changé aux États-Unis depuis les années 60. Aux chaînes on a substitué les barreaux, la chaise électrique (non pas un fauteuil El ran), les drogues dures, la pauvreté érigée en projet de vie. L'Inde quant à elle est actuellement le dépotoir de nos besoins inutiles et de nos déchets "multimédia", on y transfère aussi nos jobs parce que les indiens, ils sont tellement gras durs qu'ils sont prêts à faire les même jobs que nous à 0,01% du prix.


Bottom line, tes deux exemples, ont été bien beaux à voir, mais après trente ans, je cherche leur plus value, s'ils ne sont même pas en mesure d'inspirer une "star" à prendre son micro pour réveiller le "monde". Al Gore semble l'avoir compris, même si c'est un peu too much, mais, je m'explique toujours très mal comment toi, tu as pu tomber dans le plus vieux piège des crosseurs : la réalité sur l'importance des manifestants violents dans le traitement médiatique.

Pendant presque deux ans, j'ai été porte parole d'un groupe de défense de droits. Moi qui hais les manifs pour mourir, j'ai participé à une et à l'autre pour,comme on dit, donner la chance au coureur. Quand il y a des gros évènements, tout le monde capote parce qu'on sait qu' "ILS" vont venir. "ILS", c'est les petits groupes de fouteurs de merde qui viennent tout le temps et volent une grosse partie du temps d'antenne et que la merde nous retombe dessus. Au point où dans certaines organisations, on fait fouiller les plus destroy pour voir s'ils ne sont pas de la police. Parce que, entre nous, qui prendrait des semaines, voire des mois, à rassembler des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes, pour ensuite passer pour des caves dans les médias?

D'autre part, des idées, des projets, une vision, tout ça existe. Il suffit de demander à ceux qui en font une job, dans les ONG et autres groupes de gens de la base. Penses tu vraiment que les éditorialistes de médias dont les patrons sont à l'intérieur, à Montebello, à planifier NOTRE avenir, que ces éditorialistes ont envie/le droit de parler de "l'autre" vision? Come on, eux non plus ils n'aiment pas se tirer dans le pied. Ça a sûrement un petit lien avec leur succès, j'imagine. Il est vrai que tout le monde a son petit secteur à défendre. Mais c'est normal, puisqu'il n'y a pas beaucoup de leaders rassembleurs. Steven Guilbeault est un de ceux-là. En accédant à une certaine notoriété, il a gagné du temps d'antenne et sa cause monte dans les palmarès. Les autres, soit ils font face à l'anti "culte de la personne" au sein du groupe, soit ils ne l'ont tout simplement pas. Ils se refusent à comprendre que le contenant passe avant le contenu.

Ceci dit, je suis tout à fait d'accord avec toi sur la mondialisation. Seulement, si ce n'est fait, je t'inviterais à lire deux bouquins, soit "Comment les riches détruisent la planète", de Hervé Kempf ,et "La civilisation inconsciente", de John Ralston Saul. Dedans, tu comprendras la bonne vieille théorie de l'Aîné de la famille. Quand 200 000 personnes sont allés manifester au centre-ville de Montréal contre la guerre, ou 10 000 contre la vente du Mont Orford, ou dans le temps du bordel au Liban, étrangement, nulle trace de ces petits groupes extrémistes dans les médias, ou presque (à part ce cher Julien Poulin qui servit de pâture aux chercheurs d'extrémistes pour une niaiserie).

Pourquoi? Les vedettes mon Pierre, les vedettes. Quand t'as un paquet de vedettes à l'avant d'une manifestation, les médias n'ont que faire de dix anarchistes qui pissent par terre. Alors ces derniers ne viennent pas, ou du moins on en entend pas parler. Dans le livre de Kempf, il est fait mention d'un auteur, Thorstein Veblen, qui dans son livre "Théorie de la classe de loisir", explique que, de façon tout à fait instinctive, l'humain tente de copier celui juste au-dessus de lui dans la hiérarchie sociale.Dans le cas qui nous concerne, c'est à dire, toi.

En tant que "vedette" du "monde", ton positionnement d'aujourd'hui vient de réconforter des milliers, peut-être des centaines de milliers de gens-puisque Pat Lagacé et d'autres vont reprendre tes termes-, dans l'idée que Manifester un mécontentement social est tout à fait inutile, puisque vous serez associés à 50 personnes sur 100 000 qui ont brassé des clôtures. Voilà, on devrait ne rien faire et se laisser entuber parce que 0,1% d'entre nous le prennent vraiment trop mal et qu'à chaque fois qu'on manifeste, ils prennent le mors au dent.

Tu remarqueras que moi non plus je n'y suis pas, à Montebello. Pour exactement ce que je viens d'énumérer. Si toi et ta gang de chums de gens connus, même juste toi, aviez pris la cause en main et aviez invité la population à faire le voyage, j'y serais allé. Un, parce qu'on aurait eu la paix. Deux, parce que personne demain matin n'ignorerait les enjeux de cette rencontre. Ça a l'air niaiseux? Tu réalises pas (ou peut-être trop) le pouvoir qu'une seule personne comme toi peut avoir. Regarde Dieudonné. Pour un gag, la France a remué d'un bout à l'autre, frappé par ses bibittes. Le "qui m'aime me suive" n'a jamais été aussi vrai depuis la fusion du peuple avec la télé. Si Corneille avait gagné son Félix en 1994, les militaires de Val Cartier seraient probablement partis d'eux-même au Rwanda avant qu'il ne soit trop tard.

Donner l'exemple. Les modèles, les stars, les vedettes, que vous le vouliez ou non, vous donnez l'exemple. Si vous embarquez dans un truc, les gens vont suivre. Prends l'exemple de Dan Bigras, de Luc Picard, de Roy Dupuis, même de toi-même, car je suis sûr qu'il y a bien un organisme qui t'as charmé. Si vous vous lancez en politique, ils vont voter pour vous. Arrêtez de critiquer ceux qui font ce qu'ils peuvent à défaut d'avoir des gros noms en avant de la manif. Pour que le monde change, c'est à ceux qui ont le plus de temps de Kodak de faire le move. Qu'importe que vous connaissiez pas le sujet de fond en comble, les militants ne manquent jamais d'information à vous fournir. Tu demanderas à Vincent Gratton, j'avais entendu son opini0n à propos de la guignolée et je lui ai offert de la documentation volontiers. Vous faites ça à longueur d'année, apprendre des textes. Des heures de texte, même, quand on est un humoriste. Suffit de trouver avec quoi on est d'accord ou non, et basta, on est en bagnole.

Tu vois, si tu y avais été, ce soir, on ne verrait pas que des bordélisateurs, mais bien ta face dans les médias pour dénoncer ce qui se passe de l'autre côté de la clôture. Les gens t'écoutent, cher Pierre, plus que tu ne pourrais le croire. En tout cas, les notaires le savent, eux. On va peut-être quand même te voir, mais pour continuer sur ta lancée de ce matin et poursuivre (involontairement, ça s'est sûr) la démobilisation des mouvements de protestation. Et ceux qui sont à l'intérieur, de l'autre côté de la clotûre, n'en reviendront pas de la facilité avec laquelle on entube des millions, voire des milliards de personnes.

lundi 6 août 2007

Le débat sur le salaire minimum.


À la demande de Renart, voici une réflexion à laquelle je me suis laissé aller hier sur facebook et qui lui semblait pertinente. Ah ce cher ami, il connaît tous les trucs :)


Je n'en reviens pas en fait de voir des gens faire abstraction d'éléments entiers et importants d'un problème pour arriver à une conclusion qu'on retrouve dans tout bon média de masse.



Le gros bon sens fait qu'une personne qui travaille à temps plein devrait à tout le moins avoir suffisamment d'argent pour survivre. Point. Le salaire minimum est une façon aisée d'y parvenir. L'État peut mettre en place toute une batterie de mesures pour compenser une hausse radicale du salaire minimum, le temps que l'argent se mette à circuler.

Il faut arrêter d'avoir une vision limitée de l'économie (même si c'est ce qu'on nous enseigne et ce avec quoi on nous bourre quotidiennement dans les médias).

Il est inconcevable que le transport en commun soit un service essentiel alors que la survie ne soit pas assurée dans une société dite civilisée. À moins que ne sévisse une famines, dans à peu près toutes les tribus archaïques de la planète, comme les Yonomamis ou les autres de l'Amazonie, personne ne crève de faim.





Au delà de la question économique biaisée, il y a des êtres humains. Et il est complètement débile de croire (ici je m'attaque à une vision, pas à ceux qui l'ont) qu'on a tous les même choix, qu'on est tous des "silver surfers" en puissance et que le Ciel nous aide quand on lui demande. Dans ce cas, pour règler définitivement la question, on pourrait offrir le livre "The Secret" à tous les pauvres du Québec et devenir le Monaco de l'Amérique du nord. Tous millionnaires, et le reste, c'est parce qu'ils ne veulent pas. Beuh... Je comprends qu'il y a énormément de crétins en haut de la pyramide, mais ça n'en fait pas une théorie scientifique.

La loi de l'offre et de la demande devrait aussi s'appliquer à l'emploi. Si tu ne peux pas payer à ton monde qui travaille à temps plein le minimum requis pour survivre, ton produit n'est pas rentable : c'est plate, mais la déclaration des droits de l'homme ne s'applique pas aux personnes morales mais aux individus.

Anyways, ou pensez-vous que cette hausse du salaire minimum va se retrouver? Partout ou on paie le monde au salaire minimum. Une serveuse qui fait mettons 50$ de plus par semaine va le dépenser dans un dollarama, et le caissier du dollarama va l'empocher, le redépenser ailleurs, et éventuellement, le cash va revenir au restaurant de la première serveuse.

N'oubliez pas, c'est pas tout le monde qui a peur de la loi. Et le crime organisé paie beaucoup mieux que le salaire minimum, pour beaucoup moins d'heures. Ça aussi ça fait partie de la loi de l'offre et de la demande quand on est en présence de gens dans la merde et qui ont faim.

Je facebook, tu facebook, nous facebookons.

J'avoue, je me suis laissé prendre au jeu. Mais entre nous, l'idée de reprendre contact avec tous ces amis perdus, de simplement savoir où ils/elles en sont après 2-10-15, même 20 ans, m'enchante tout simplement.

Ajoutez à cela les groupes de discussion, les invitations de party, et les mille et une petites gogosses, tout ça dans un environnement que je trouve plus intéressant et plus facile d'accès que Myspace. Les amis de mes amis deviennent mes amis. En attendant que le spam rentre là dedans, c'est un agréable outil de networking, moi qui suis plutôt du genre nomade social. On sort d'un environnement, on se laisse emporter par le nouveau, notre nouvelle gang. Et parfois on se trouve un trou pour voir quelques uns des anciens, mais au bout de 20 ans sur le marché du travail, difficile de trouver un espace pour les centaine d'anciens.

Ils sont maintenant là, à portée de main. J'ai des nouvelles plus souvent et plus facilement qu'avec n'importe quoi d'autre.

Un beau joujou pour l'instant, et le virus semble se propager, il y a toujours de plus en plus de potes chaque jour et ça me plaît. 44 en genre une semaine, et ça continue. Les Zamehs.

En plus, il s'est créé de nombreux groupes de discussion fort intéressants. Reste à voir s'ils resteront en vie longtemps, mais ça brasse. Je me dois de garder mon sang froid parce que c'est comme partout, les perroquets du divin cube se font prophètes.


À suivre.