Tout ceci me laisse perplexe, et triste à la fois.
J'ai l'impression d'entendre des militants pour les droits civiques des noirs dire qu'ils aiment le Ku Klux Klan parce qu'ils ont de beaux costumes et que leurs croix flambées font de beaux spectacles.
La F1, prouvez-moi le contraire, c'est le symbole même de la société de consommation irresponsable, de l'objet lui-même (automobile, vitesse et compétition extrême) à ses produits dérivés par milliers, la folie dépensière en accéléré qui entoure chaque grand-prix, dont les commanditaires principaux sont souvent des pétrolières ou des compagnies de tabac -tout ça pour seulement 75 millions de retombées, la plupart en bouffe, alcool, et cochonneries promotionnelles. Et effectivement, le rôle de la femme s'y résume souvent à poupée de service parce que ça ne dérange personne suffisamment.

Et c'est peut-être tant mieux. La grande majorité d'entre elles auront assez d'intégrité et d'intelligence pour éviter d'encourager une énièmè forme de divertissement abrutissante (juste le son vous fait fondre le cerveau), dévastatrice pour l'environnement et qui les considère comme des dindes à farce. Les autres, c'est leur choix: le beurre, l'argent du beurre...fuck l'environnement.
Ce dont l'environnement a besoin, et de toute urgence, c'est peut-être moins de paradoxes "assumés" (ah, la bienséance) et plus de cohérence. D'intégrité. Et de gens qui font des choix. Certes, l'absence de F1 dans la vie d'un fan peut créer un vide. Continueriez vous d'acheter les disques d'un pédophile abuseur condamné parce qu'il chante comme Ben Harper? Même pas après sa "totale" réhabilitation? La vie doit être facile quand on est comme ça.
Avec un marché si "captif", les voeux pieux de la F1 en environnement ne servent probablement que de campagne de marketing pour être dans l'air du temps, et les fans écolos ne demandent pas mieux que de savoir leur conscience soulagée que quelqu'un, quelque part, fait quelque chose.
Comme d'habitude.
Ce qui est pire, dans ce cas précis, c'est que même des activistes écolos font d'une aberration environnementale un petit péché mignon, histoire de justifier le refus de s'en passer. Au point où nous en sommes, les demi-mesures ne suffisent plus; qu'on me lâche avec les paradoxes assumés, pas de cette ampleur. Et malheureusement, si on a le culot de se dire écolo, on a le devoir de montrer l'exemple, pas de se dissimuler derrière un concept aussi obtus que le paradoxe assumé.